Metz en octobre 1944

Publié le par liberation-de-metz-1944

http://farm6.static.flickr.com/5065/5592817889_9b987cd4fa_m.jpgLe 3 octobre 1944, les troupes américaines arrivent à prendre l’une des cinq casernes du groupe fortifié Driant. Les combats se poursuivent maintenant en surface et dans les tunnels de communication reliant les bunkers les uns aux autres. Le 4 octobre 1944, à la Bayernkaserne, Franz Schubert, Kreisleiter de Metz, réquisitionne des terrassiers ou Schanzarbeiter pour creuser des tranchées anti-chars. Les civils réfractaires sont considérés comme des déserteurs et encourent la peine capitale. Certains de ces Schanzarbeiters seront enrôlés de force dans le Volkssturm, et seront contraints de porter les armes. Le 6 octobre, les troupes du 11e Infantry Regiment assiégeant toujours le groupe fortifié Driant, sont relevées par le premier bataillon du 10e Infantry regiment.

 

http://farm6.static.flickr.com/5104/5593400898_46a60d7169_m.jpgFace à ces troupes fraîches et bien armées, les soldats allemands, encadrés par des junkers à la discipline de fer, tiennent tant bien que mal leurs positions. Les blessés et les morts se comptant maintenant par dizaines dans le fort, le moral est au plus bas. Croyant bénéficier d’une supériorité matérielle écrasante, les troupes américaines lancent une nouvelle attaque le 7 octobre. Les combats sont acharnés, les soldats allemands se défendant pied à pied, avec l’énergie du désespoir. Dans un dernier effort, ils repoussent l’attaque américaine en surface et font des prisonniers dans les souterrains de communication. Devant ce nouvel échec cuisant, le général Gay décide d’abandonner l’offensive sur le groupe fortifié Driant et fait prudemment évacuer ses troupes dans la nuit du 12 au 13 octobre, après avoir fait piéger les accès avec 3 000 kg d’explosifs.

http://farm6.static.flickr.com/5310/5592813771_a15f28f9ab_m.jpgUn certain nombre de soldats de la Wehrmacht se retirent en bon ordre de Metz en direction de la Sarre. Suite à ce nouveau déploiement, le XIIe Corps américain décide de lancer une nouvelle attaque, attaque durement contrée par les défenseurs allemands. Pour son engagement au cours de ces combats, le colonel Siegroth obtient la Croix de chevalier de la Croix de fer le 18 octobre 1944. Peu après, il fait créer l’insigne de bras « Metz 1944 » pour « rappeler la défense héroïque de la forteresse de Metz, contre un adversaire supérieur en nombre et en matériel[28] ». Le 19 octobre, le décret d’Hitler du 25 septembre 1944 appelant la levée en masse des hommes de 16 à 60 ans entre en vigueur dans le « CdZ-Gebiet Lothringen ». L’institution du Deutscher Volkssturm est applicable deux jours plus tard, le 21 octobre. Le SA-Gruppenführer Caspary a pour mission de lever 12 bataillons dans le Gau Westmark. Placé sous l’autorité de Vollrath Lübbe, ces bataillons doivent notamment renforcer la 462e Volks-Grenadier-Division engagée dans la bataille. L’incorporation aura lieu à la Bayern-kasern de Metz, à partir du 1er novembre 1944.

Dans le secteur sud, échaudées par les derniers combats, les troupes américaines se limitent, dans la deuxième quinzaine d’octobre, à des attaques ponctuelles et à des patrouilles de reconnaissance dans la région de Metz. Profitant de ce répit dans l’offensive, plusieurs unités du XXe Corps américain s’entraînent au combat de forteresse. Des éléments de la 5e Infantry Division notamment s'entraînent une dizaine de jours, dans le secteur de Joppécourt-Errouville-Morfontaine, aux techniques de combats rapprochés en zone fortifiée. Pour expérimenter des méthodes offensives permettant de réduire les défenses des groupes fortifiés, un programme de formation spécial avait été rapidement mis en place.

http://farm6.static.flickr.com/5263/5593400904_f5a1965f8c_m.jpgPlus au nord, malgré le soutien de l’artillerie qui pilonne systématiquement le secteur, la 90e D.I. américaine piétine devant Maizières-lès-Metz depuis le 17 septembre. Les soldats du 1216e régiment de la 462e Volks-Grenadier-Division tiennent en effet solidement les positions en se terrant dans des abris de fortune. Face à cette résistance opiniâtre, la 90e D.I. fait appel à l’aviation. Celle-ci bombarde à plusieurs reprises le secteur, réduisant le vieux village à quelques ruines éventrées et à des amas de pierres. Les pertes allemandes sont très lourdes, mais les soldats tiennent les positions. Pour déloger ces derniers combattants, les troupes américaines lancent une dernière offensive. Après un dernier pilonnage d’artillerie, les soldats américains se jettent en masse sur Maizières, nettoyant les derniers foyers de résistance au bazooka et au lance-flammes. Le 27 octobre 1944, l’ancienne mairie est prise. Les 28 et 29 octobre, les dernières poches de résistance tombent. Le 30 octobre, le général Patton peut visiter les ruines de Maizières et savourer sa victoire. Les verrous nord et sud de Metz étant tombés, le commandement américain décide d’attaquer la ligne arrière de Metz, en contournant la ville par l’est.

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