Metz en novembre 1944

Publié le par liberation-de-metz-1944

http://farm6.static.flickr.com/5221/5592807367_224023ef27_m.jpgUn bataillon de Volkssturmmänner, comptant environ 400 hommes, est intégré au dispositif de défense de la ville. Ce bataillon se compose essentiellement d’anciens fonctionnaires de police et de vétérans de 14-18 âgés de plus de 45 ans, mais aussi de jeunes de la Hitlerjugend âgés de moins de 18 ans, et de réfractaires de l’armée allemande. La capacité de combat de ce bataillon étant considérée, par le commandement allemand, comme nulle et sa fidélité très réduite, les hommes du Volkssturm « Metz » sont placés sous l’autorité d’un Major de l’Ordnungspolizei et relégués à des tâches de maintien de l’ordre et de défense passive. Du côté des Alliés, grâce aux tactiques élaborées pendant la formation au combat de forteresse, les forces américaines prennent une partie des fortifications de la seconde ceinture fortifiée de la ville, le 3 novembre 1944.

 

http://farm6.static.flickr.com/5184/5592826725_4c58781a82_m.jpgLe 7 novembre, en guise de prélude à l'offensive sur Metz, pas moins de 1 300 bombardiers lourds déversent des centaines de tonnes d'explosifs et de napalm sur les ouvrages fortifiés et les points stratégiques situés dans la zone de combat de la IIIe armée. Le 8 novembre, l’étau autour de Metz se resserre, avec la 95e division d’infanterie au nord et la 5e division d’infanterie au sud. Les fonctionnaires allemands fuient dans la nuit du 11 au 12 novembre et la Gestapo transfère vers la Sarre et le Palatinat les derniers prisonniers politiques, arrêtés depuis le 4 septembre. Le 14 novembre, le generalleutnant Heinrich Kittel est nommé commandant des forces allemandes. Le 15 novembre, le 377e R.I. entre au nord de Metz dans Woippy, avant d'être stoppé par les tirs des forts Déroulède ( Kameke ), Gambetta ( Hindersin ), et St Julien ( Manteuffel ).

http://farm6.static.flickr.com/5310/5592813771_a15f28f9ab_m.jpgAu sud-est de Metz, des éléments du 38e SS-Panzergrenadier-Regiment contre-attaquent en vain en direction de Courcelles le 16 novembre. La 5e Division américaine tient ses positions, prenant en tenailles les troupes allemandes de ce secteur. Le 10e R.I. de la 5e division rentre dans Borny, après avoir encerclé le fort de Queuleu. Plus au sud, le 11e R.I. de la 5e division américaine encercle le groupe fortifié Verdun ( Haeseler ), prend Augny, avant de se heurter à une forte résistance au niveau du terrain d’aviation de Metz–Frescaty. Les allemands défendent avec pugnacité les hangars et bunkers du terrain d’aviation, puis se replient sur le fort Saint-Privat ( Wurttemberg ). Le fort Saint-Privat, quartier général de Von Matzdorf quasi imprenable, est finalement encerclé dans la soirée. Le général Kittel décide de faire sauter un à un les ponts reliant l'île Saint Symphorien, l'île du Saulcy et celle de Chambière, afin d'entraver l'entrée des troupes américaines.

 

http://farm6.static.flickr.com/5107/5592826723_8fa4887543_m.jpgLe 17 novembre, les forces américaines, ayant réussi à isoler la plupart des forts de la ceinture fortifiée extérieure, attaquent maintenant la ville de Metz. Les FFI sortent enfin de l’ombre. Voulant stopper l'avancée des troupes américaines sur la Moselle, les artificiers de la 462e Volks-Grenadier-Division dynamitent, dans la journée du 18 novembre, le pont du sauvage, entre Longeville et l'île Saint-Symphorien, envoyant par le fond une section d'assaut du 378e R.I. de la 95e division américaine. Le régiment américain, épaulé par une section de tanks, est maintenant bloqué sur la rive gauche de la Moselle. Le 379e R.I. s’arrête aussi devant le pont détruit de Moulins-Lès-Metz, recevant l’ordre de surveiller sur place les troupes allemandes des forts Driant et Jeanne d’Arc, afin de ne pas être pris à revers. Mais si les américains piétinent, ils sont maintenant, au grand soulagement des Messins, aux portes de la cité.

http://farm6.static.flickr.com/5263/5593400904_f5a1965f8c_m.jpgLe 19 novembre, la situation devenant critique pour les défenseurs allemands, le central téléphonique de la poste principale de Metz est dynamité par les artificiers de la 462e Volks-Grenadier-Division. La 5e division d’infanterie américaine attaque en effet les forts Lauvallières ( i-werke Belle-Croix ) et de Saint-julien ( Manteuffel ) qui finissent par se rendre. À l'ouest de Metz, les forts résistent mieux. Les attaques de la 95e division contre les forts de Plappeville, du Saint-Quentin et de Jeanne d'Arc échouent malgré l'appui de l'artillerie. Au sud, le 11e R.I. de la 5e division d’infanterie nettoie maintenant les faubourgs de Montigny-les-Metz, alors que le 10e R.I. se charge à l'est des quartiers de Queuleu et du Sablon. Peu de temps avant l’arrestation de Dunckern, et celle de Kittel, l’état-major américain fait diffuser des tracts évoquant l’arrestation du colonel Mayer afin d’inciter les soldats allemands à se rendre en masse. Dans la nuit du 19 au 20 novembre, le SS-Brigadeführer Anton Dunckern, chef de la Gestapo de Metz, est capturé par les troupes de Patton.

 

http://farm6.static.flickr.com/5144/5593393262_8c11789b28_m.jpgLe 21 novembre 1944, le général Kittel, blessé dans la caserne de Riberpray, est à son tour capturé, près de l’hôpital Belle-Isle. Bien que l’ensemble de la ville soit maintenant libérée par les forces américaines, les autres forts isolés au nord et à l’ouest de la ceinture fortifiée de Metz continuent à tenir les positions, conformément à l’ordre d’Hitler. Une nouvelle attaque sur les forts de Plappeville et du Saint-Quentin échoue, malgré la prise des deux batteries avancées situées entre les deux forts. Une attaque aérienne sur les forts est annulée le jour même, l'objectif principal de la division étant maintenant la ville de Metz. À Metz, après une dernière escarmouche dans le quartier Saint-Vincent, entre la préfecture et la caserne de Riberpray, les hostilités cessent officiellement le 22 novembre 1944.

http://farm6.static.flickr.com/5069/5593393260_6487f1bac9_m.jpgAfin de préserver les stocks américains d’armement et de munitions, et surtout d’éviter des pertes inutiles, le commandement américain décide de ne plus attaquer de front les forts tenus par les troupes allemandes. L’utilisation de tirs de barrage, destinés à pousser les assiégés à se rendre, est donc privilégiée. C’est ainsi que les 2650 soldats allemands occupant encore, au moment de la chute de Metz, les forts situés au sud et à l’ouest de Metz, c’est-à-dire les groupes fortifiés Verdun, Driant, Jeannne-d’arc, et les forts St-privat, du St-Quentin, et de Plappeville fixent pas moins de 9000 soldats américains.

 

http://farm6.static.flickr.com/5097/5592807345_b0283dce1a_m.jpgAprès la chute des forts de Bois-la-Dame, de Marival et de Saint-Hubert, le groupe fortifié Verdun ( Feste Haeseler ) se rend cependant à son tour, à court de vivres et de munitions, le 26 novembre 1944. L’ancien fort Saint-Privat (  Prinz August von Württemberg  ), commandé par le SS-Sturmbannführer Werner Matzdorff, tombe à son tour le 29 novembre 1944.

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